A force d'en rêver...
Les Charmettes, nous y venions quelques rare fois, histoire de nous assurer que la maison était toujours là, que la mer n'avait pas tout inondé ou les algues envahi les moindres recoins du jardin.
C'était la maison de Pépé qui en laissait parfois les clefs à Charmant, le temps de la journée d'inspection. Et puis il les rendait, et le temps passait……..
Comme j'aurais voulu qu'il fût à nous ce petit bout de terre et ces quelques pierres de miel…. Peu m'importait l'eau chaude inexistante, le confort sanitaire rudimentaire ou l'habitabilité mal exploitée au regard de nos habitudes modernes. Le charme était ailleurs…..
Il était dans cette odeur, celle des vacances pour Charmant, dans ces rideaux d'un autre temps, ces outils, confectionnés à la main pour la plupart ou encore dans cette armoire comme étouffée par la pièce, trop petite pour elle, mais qu'elle avait néanmoins faite sienne.
Il était dans ce jardin, véritable corne d'abondance de fleurs et "mauvaises herbes" en tous genres.
Le charme était dans cette immobilité dans laquelle tout était resté figé, comme fidèle au passé. Il était partout à la fois dans ce quotidien désuet et abandonné. Indescriptible et envoûtant.
Et puis un jour de 2007, Pépé, Charmant et moi même nous retrouvons devant le notaire. Et les clefs resteront désormais dans nos mains... Ô doux rêve fou devenu réalité par cette belle journée d'été. Ce sont alors trois enfants heureux qui sortent de l'Etude le sourire aux lèvres.
Instant irréel que celui où nous franchissons le portail (rouillé- attention faut pas s'appuyer) de cet endroit qui est maintenant "à nous".
Je ne suis plus dans un rêve, et le charme, lui, est toujour là...